l'Oeil de la Photographie, le grand retour ...

25 Novembre 2013, 11:39  -  #Expositions

Depuis le 13 novembre,

Jean-jacques Naudet et son équipe,

publient à nouveau sur le net une lettre journalière

d'informations sur l'actualité de la Photographie.

oeil 13-11

 

"75 jours après notre départ du Journal de la Photographie, nous revenons avec L'œil de la Photographie. 75 jours tumultueux, de fièvre et de passion. Si nous revenons c'est grâce à 10 marraines et parrains, qui ont accepté financièrement de nous soutenir, le temps que le modèle économique se mette en place. Nous vous les présenterons très prochainement: qu'ils soient remerciés. Si nous revenons, c'est grâce à l'équipe: sur les 36 collaborateurs réguliers et occasionnels du Journal, 34 ont répondu présent aujourd'hui pour reformer le staff de L'oeil de la Photographie. Si nous revenons, c'est enfin grâce à vous, ce sont les centaines d'emails, appels téléphoniques, sms, qui suivirent notre départ du Journal, qui nous ont donné la volonté de repartir immédiatement." Jean-Jacques Naudet

 

Je vous incite à vous y abonner, c'est gratuit.

La lettre d'aujourd'hui a comme thème central Raymond DEPARDON,

premier photographe à exposer au Grand Palais.

ph. pons

 

video depardon

 

Harar ethiopie voiture 2013-3

Harar Éthiopie 2013 (170x170cm) ©Raymond Depardon / Magnum Photos 

Bernard Perrine : Au delà des anecdotes et de ce qu'on a pu lire ici ou là est ce que tu peux nous dire comment et surtout pourquoi tu es venu ou (re)venu à la couleur?

Raymond Depardon : C'est effectivement un peu complexe, c'est sous influences. Disons que, au départ, comme beaucoup de photographes de ma génération, une bonne photo, c'était en noir et blanc. En effet, les journaux étaient imprimés en noir et blanc et on était dans une sorte de chaîne avec son tireur, des "bidouillages" de bains etc. bref, une certaine alchimie personnelle.  

Puis, tout doucement, c'est avec ma série sur la France que je me suis aperçu qu'avec la couleur, j'allais vers autre chose. J'aimais les photographes de l'école américaine de la couleur, mais ce n'était pas ce que je voulais. Je me suis aperçu qu'on avait peut-être besoin d'autre chose avec la chambre 20x25" et, j'ai suivi les conseils de Claudine (Claudine Nougaret)  quand elle m'a dit, la France, la France de province, les villes de sous-préfecture, tout cela c'est en couleur. J'avais hésité au début mais je me suis rendu compte que tout cela c'était en couleur. J'étais à Calais, dans le brouillard, il y avait des cafés avec des couleurs très violentes qui ont terminé de me convaincre. C'est aussi grâce à la photo du Président de la République et des paysans d'Amérique du Sud.

Et puis, très doucement, j'ai fait des couleurs pour moi, un peu clandestinement et je les ai montré à un ami qui avait l'habitude de choisir des photos. Dans une boîte sur laquelle j'avais écrit "un moment si doux", j'avais rangé des tirages de lecture qui pourraient déboucher sur des résultats. Il m'a dit que c'était intéressant et il m'encouragea à continuer. 

Mais en réalité ce résultat n'était pas du au hasard, c'est quelque chose que j'aimais et que je recherchais. Il était du d'abord à la performance des films, à la surexposition, et au fait de travailler un peu à l'ancienne avec des appareils argentiques dont certaines optiques, datant des années1960, donnaient une patine à la photo. Car c'est un Rolleiflex un peu particulier car il est équipé d'une optique de 55mm  Schneider qui ne déforme pas, même si on s'approche des gens, contrairement aux modèles précédents qui étaient équipés avec des 50 mm. De plus il a un rendu de couleur que j'aime beaucoup. En effet, je n'aime pas toutes les couleurs en photo en particulier les couleurs des grands magazines d'illustration Je n'aime pas non plus toutes les couleurs en numérique, dans l'actualité ça va mais pas dans le traitement. 

Pour moi la couleur en Afrique est un problème car dans le désert, elle vire toujours au jaune, sauf dans les palmeraies et certains lieux comme en Amérique du Sud. C'est d'ailleurs l'Amérique du sud qui m'a donné l'envie de travailler en couleurs car les hautes lumières ne sont pas trop violentes, ce n'est pas le désert  et il y a une sorte de mélancolie qui me va bien. Une mélancolie que certains pourraient taxer de nostalgie mais pour moi c'est une mélancolie que je pourrai qualifier de sud-américaine, surtout dans des pays comme l'Argentine, le Chili, la Bolivie, le Pérou et l'Équateur. Pour le Brésil c'est autre chose!

B.P: Et le format Carré, il est revenu quand?

R.D : Le format carré, il s'est mélangé progressivement à mes travaux en cours. C'est ainsi que j'ai fait des photographies à la volée à Buenos Aires, ce que l'on a coutume d'appeler la "street photography", des sujets que d'habitude j'aborde au Leica. J'ai fait aussi au Rollei la photo officielle du Président  de la République. Mais ce format carré est surtout réapparu lorsque j'ai fait les photos des paysans en Amérique latine. J'assimile ce format au Rolleiflex car c'est le moins fragile des formats carrés. Avec lui je n'ai eu qu'un petit problème dans les montagnes boliviennes où le froid a figé la graisse. Je dois cependant dire aussi que j'aime bien le format 6X7, en particulier avec le Fuji Bessa.

 

  copie de l'interview de Bernard Perrine paru dans l'Oeil de la Photographie le 25/11/2013

 

depardon scooter

 

depardon

G
<br /> TEES INTÉRESSANT ÇA RAPPELLE  DES SOUVENIRS AVEC LA FOURGONNETTE RENAULT<br /> <br /> <br /> a+ GUY AUSTRALIE<br />
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