La piscine Molitor en 1985 vue par Gilles Rigoulet
© gilles rigoulet
La piscine Molitor est fermé depuis 1989, ce joyau va rouvrir le 19 mai 2014!
Construite en 1929 par l’architecte Lucien Pollet, la piscine Molitor, érigée dans le pur style “Art Déco“, fut l’un des fleurons du patrimoine architectural du 16ème arrondissement. Cette piscine, surnommée “le paquebot blanc”, a notamment marqué la vie parisienne avec la première apparition du bikini, en1946.
Laissée à l’abandon depuis plus de 20 ans, la piscine était même devenue depuis 2011 un grand squat dédié au street art. Il ne restait donc presque rien de l’ancienne piscine.
« J'ai réalisée en 1985 une série d’images en n&b sur la piscine Molitor, cette série dormait dans mes classeurs. Elle fait partie un immense ensemble que j'ai réalisé sur 20 ans sur le corps et l'eau dans les piscines de France et du monde.
© gilles rigoulet
Je viens de ressortir cet ensemble d'une quarantaine d’images. Dans toute la période allant de l'après-guerre à la fermeture de la piscine en 1989, il n’y a pas de témoignage équivalent. Unique aussi, par le fait que je pouvais faire des photos aux yeux de tous sans autorisation, mon appareil photo se promenait au ras de l’eau et sous l’eau sans effrayer qui que ce soit.
© gilles rigoulet
Certaines de ces images vont être intégrées au nouveau Molitor qui va redevenir une piscine mais également un hôtel et un restaurant. »
G.Rigoulet
Quelques-unes de mes images de Molitor ont fait partie d’une exposition à la piscine Deligny et d’un livre collectif réalisé par Christian Caujolle pour la fédération française du Prêt à porter féminin en 1986, « VIVRE EN MAILLOT DE BAIN » avec:
Henri-Cartier Bresson, Joseph Koudelka, Marie-Paul Negre, Marc Riboud, Claude Nori, William Klein, Helmut Newton, Jean Loup Sieff, Jacques-Henri Lartigue, Mary Ellen Marck, Franco Fontana,…
© gilles rigoulet
« Bain de jouvence pour Molitor »
Texte de Julie Pecheur , le Monde M du 3 mai 2014.
“Avant, on courait et on faisait des bombes, on roulait son maillot une pièce sur les hanches et on s’en grillait une après le bain, les doigts encore humides. Il y a trente ans, dans les piscines municipales, les normes - de sécurité, d’hygiène, esthétiques – n’étaient pas les mêmes : il y avait des plongeoirs, des cheveux et des seins nus partout. « C’était l’époque des piscines plaisir. Des lieux extrêmement vivants, ludiques, où l’on venait passer un moment très convivial. Les enfants sautaient, les femmes en faisaient un peu trop, ça draguait dans tous les coins. C’était la vie. », résume Gilles Rigoulet. Au milieu des années 80, le photographe entame un travail au long cours sur le corps et l’eau. Il arpente alors les mythiques piscines parisiennes Molitor et Deligny, saisissant du bord et sous l’eau le corps des baigneurs (sans provoquer le moindre haussement de sourcil : avant, il n’y avait pas de réseau social et de crispation autour du droit à l’image). Ces instantanés en noir et blanc captent – souvent simultanément – le rythme à deux temps du plaisir aquatique : corps immobiles bronzant consciencieusement ; les autres qui plongent, glissent, éclaboussent.
Quatre ans après ces clichés, en 1989, Molitor, insalubre, ferme ses portes. Après ?
Après, les slips moulants et les bonnets de bain sont devenus obligatoires dans les piscines municipales. Forcément l’air du temps y paraît moins sympathique…”
Molitor 85 - Gilles Rigoulet
du 13 au 20 Mai à la galerie Caroline TRESCA
J'ai rencontré Gilles en nov. 2012,au cours d'une exposition d'artistes,
il présentait alors un travail tès original sur les Pola 665,
je vous invite à revoir l'article publié sur notre blog - Ph Pons