Autographic Kodak par Christian Moreau
Je viens de faire l’acquisition de cet appareil, qui cette fois ci n’est pas un « Agfa », je ne suis pas sectaire !
Après « auscultation », nettoyage, petite restauration, je réalise que je suis en possession d’un de ces fameux « AUTOGRAPHIC » de Kodak, un des appareils de légende de la marque.
À l’intérieur du boîtier on peut lire :
N°1A FOLDING POCKET KODAK
R.R. LENS TYPE
MANUFACTURED BY
EASTMAN KODAK CO
ROCHESTER, N.Y.
JUNE 16 1914
Je ne connaissais pas encore la particularité de ces appareils fabriqués par Eastman Kodak à Rochester au tout début du XXème s.
Mais, tout d’abord, parlons de son « look » de son disign : Art nouveau ? Art déco ? (qui débutait à l’époque), sans doute quand on voit la forme du porte objectif et les styles de caractères utilisés sur l’obturateur et sur le couvercle de protection du viseur…
Après examen approfondi, je me rends vite compte que cet appareil est réellement une illustration de la formidable inventivité de l’époque où il y avait encore tant à créer, à inventer dans ce domaine.
Regardons plus en détail comment s’effectuait la mise au point : elle se faisait par réglage du tirage de la platine porte-objectif qui vient en butée sur de petits ergots correspondants aux distances de 2, 3, 8 et 30 mètres. La mise en place de ces petits ergots se faisait à l’aide d’un petit bouton moleté. Ingénieux non ?
Mais la grande particularité des « Autographic », particularité qui a donné ce nom à cette gamme c’est cette trappe (volet), et ce petit stylet situé au dos de l’appareil et qui permettait d’écrire sur la pellicule.
Il fallait utiliser une pellicule spéciale « Autographic » recouverte d’un carbone rouge, doublée d’un très fin papier rouge inactinique. Après ouverture de la trappe qui donnait accès au dos du papier de la pellicule, à l’aide du stylet le photographe pouvait écrire sur le papier rouge quelques indications (date/ sujet etc) , ainsi gratté le carbone laissait passer la lumière et impressionnait la pellicule avec les indications portées par le photographe, ainsi que l’explique cette publicité de l’époque :
Le stylet de mon appareil ayant été perdu, je l’ai remplacé par un simple clou
Sur cet autre modèle d’”Autographic” , on peut voir un stylet d’origine. (photo internet).
Une autre particularité est que cet apparteil utilisait des pellicules au format 116 pour 8 prises de vue 6,5 x 11 cm. (un cadrage très long que ce soit en hauteur ou en largeur !)
D’autres modèles d”Autographic” utilisaient le format 118 ou 120 plus classique.
Pour terminer la description de cet appareil:
L’ obturateur est un: BALL BEARING ( modèle déposé le 18 janvier 1910)
Et l’ objectif un RAPID RECTILINEAR de BAUSCH & LOMB OPTICAL CO
Vous l’aurez compris cet appareil est assez rare, il est entré cette semaine dans ma collection d’appareils « mythiques » ou caractéristiques de l’évolution de la photographie dans le domaine des appareils de prise de vues.
Je suis à a recherche d’une pellicule ou même d’un négatif au format 116 , format qui n’existe plus depuis longtemps.
Mes amis, ma famille, mes connaissances me connaissant collectionneur invétéré et plus particulièrement dans la catégorie « ICONOMÉCANOPHILE « me font souvent don d’appareils photo de l’époque argentique. Je ne compte plus le nombre de boitiers plastic, « Goodies marketing » de Macdonald, La Redoute ou Séphora que j’ai reçus. Quelques fois des insta- ou agfa-matic, des 110 et 126, parfois des « FEX » ou autres appareils de l’époque « Bakélite ».
Et parfois, rarement, une perle telle que ce très beau « AUTOGRAPHIC » !
© Christian Moreau