Le chant du Bulbul (3)
HISTOIRE D'UNE EXPATRIATION
par Gérard Petiot
Troisième épisode: LE CHANT DU BULBUL Aéroport d'Abidjan, 1967.
La première impression qui s''imposait au voyageur débarquant de l'avion était cette atmosphère lourde, humide, presque poisseuse, portant une odeur de moisi: climat tropical humide auquel s'ajoutaient les fortes effluves de la grande ville toute proche.
J'ai appris par le suite que j'avais voyagé dans un "avion climatiseur" par opposition aux "avions ventilateurs", selon le vocabulaire imagé local.
La deuxième impression était l'accueil très chaleureux à cette époque dans l'ancienne aérogare. Les résidents venus attendre les passagers se tenaient sur une sorte de long balcon qui surplombait le hall d'arrivée. Des appels fusaient, des mains agitaient des mouchoirs ou des pancartes portant des noms pour attirer l'attention des voyageurs hébétés de fatigue et d'excitation, ceux qui attendaient criaient des instructions aux arrivants. Des rires, des larmes, de l'émotion. C'était une tradition « d'aller à l'aviation », soit pour accueillir les arrivants soit pour accompagner les partants.
Chez les Français expatriés en Afrique de l'ouest on ne se sentait jamais seul.
R.V. le directeur de la station de recherche de Lamto où j'allais prendre mon poste était là. Personnage imposant, jovial, barbu, Professeur à l'Université d'Abidjan, chercheur. Il m'a emmené à son appartement à Cocody pour y passer la nuit et nous devions faire un ravitaillement le lendemain matin avant de remonter à la station de recherche, à 200 km au nord dans la savane du pays Baoulé. Comme il n'avait qu'une chambre climatisée pour lui, j'ai dormi dans le salon, sur un lit de camp sous une moustiquaire. Il aurait pu me déposer dans un hôtel climatisé, mais il fallait bien me bizuter un peu pour me donner le ton... je ne venais pas en vacances dans un palace de luxe.
Au petit matin, je fût réveillé par un chant d'oiseau très doux, un peu mélancolique. R.V. m'apprit que c'était un Bulbul et qu'il ne me quitterait plus. La magie africaine s'emparait-elle déjà de moi? Effectivement, pendant toutes les années que j'ai passées en Côte d'Ivoire puis plus tard au Kenya, ce Bulbul n'a pas manqué un seul réveil. Il était partout, aussi bien en ville que dans la brousse chaque matin, fidèle. Et il est devenu le grand absent de mes séjours en France.
Pour en savoir plus sur le Bulbul... www.waliboo.com/oiseaux/fiche/35834/bulbul
Histoire d'une expatriation par Gérard Petiot
À suivre … dans le Quatrième épisode: UNE EXPOSITION QUI PAIE
par Gérard Petiot
Troisième épisode: LE CHANT DU BULBUL Aéroport d'Abidjan, 1967.
La première impression qui s''imposait au voyageur débarquant de l'avion était cette atmosphère lourde, humide, presque poisseuse, portant une odeur de moisi: climat tropical humide auquel s'ajoutaient les fortes effluves de la grande ville toute proche.
J'ai appris par le suite que j'avais voyagé dans un "avion climatiseur" par opposition aux "avions ventilateurs", selon le vocabulaire imagé local.
La deuxième impression était l'accueil très chaleureux à cette époque dans l'ancienne aérogare. Les résidents venus attendre les passagers se tenaient sur une sorte de long balcon qui surplombait le hall d'arrivée. Des appels fusaient, des mains agitaient des mouchoirs ou des pancartes portant des noms pour attirer l'attention des voyageurs hébétés de fatigue et d'excitation, ceux qui attendaient criaient des instructions aux arrivants. Des rires, des larmes, de l'émotion. C'était une tradition « d'aller à l'aviation », soit pour accueillir les arrivants soit pour accompagner les partants.
Chez les Français expatriés en Afrique de l'ouest on ne se sentait jamais seul.
R.V. le directeur de la station de recherche de Lamto où j'allais prendre mon poste était là. Personnage imposant, jovial, barbu, Professeur à l'Université d'Abidjan, chercheur. Il m'a emmené à son appartement à Cocody pour y passer la nuit et nous devions faire un ravitaillement le lendemain matin avant de remonter à la station de recherche, à 200 km au nord dans la savane du pays Baoulé. Comme il n'avait qu'une chambre climatisée pour lui, j'ai dormi dans le salon, sur un lit de camp sous une moustiquaire. Il aurait pu me déposer dans un hôtel climatisé, mais il fallait bien me bizuter un peu pour me donner le ton... je ne venais pas en vacances dans un palace de luxe.
Au petit matin, je fût réveillé par un chant d'oiseau très doux, un peu mélancolique. R.V. m'apprit que c'était un Bulbul et qu'il ne me quitterait plus. La magie africaine s'emparait-elle déjà de moi? Effectivement, pendant toutes les années que j'ai passées en Côte d'Ivoire puis plus tard au Kenya, ce Bulbul n'a pas manqué un seul réveil. Il était partout, aussi bien en ville que dans la brousse chaque matin, fidèle. Et il est devenu le grand absent de mes séjours en France.
Pour en savoir plus sur le Bulbul... www.waliboo.com/oiseaux/fiche/35834/bulbul
Histoire d'une expatriation par Gérard Petiot
À suivre … dans le Quatrième épisode: UNE EXPOSITION QUI PAIE
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