Avion la route (épisode 2 )

21 Juillet 2009, 21:45  -  #VU d'ailleurs

HISTOIRE D'UNE EXPATRIATION
par Gérard Petiot

Deuxième épisode : Avion la Route

Proposition de job en République de Côte d'Ivoire
.

Un ami entomologiste que j'avais connu très jeune quand nous étions membres du cercle des « Coléoptéristes parisiens » m'écrit depuis la Côte d'Ivoire pour me proposer un emploi de régisseur d'un centre de recherche d'écologie tropicale implanté en pays Baoulé en pleine savane, à 200Km d'Abidjan. Il savait que je me morfondais à Paris. J'aime la nature, les sciences naturelles, alors à cette époque, je m'évadais de Paris le plus souvent possible, fourre-tout en bandoulière, direction la campagne, les forêts.

Bien que la position proposée n'ait rien a voir avec la photographie on me rédige un contrat de photographe, métier reconnu par l'Administration (j'ai mis un grand « A » pour rire) alors que « régisseur d'un Centre de Recherches Scientifiques » ne l'est pas.

J'ai signé pour deux ans avec le CNRS. Ce sera le pied à l'étrier pour partir voir ailleurs si l'herbe y est plus verte qu'à Paris et pour me rapprocher du monde scientifique qui m'attirait. A cette époque les contrats dans les pays dits « d'Outre-mer » étaient de 20 mois / 4 mois, c'est à dire 20 mois de travail continu dans des conditions dites difficiles récompensés par 4 mois de congés en France.

J'emporte mon fourre-tout photo, bien sûr. On m'a prévenu, il n'y aura pas de matos photo sur place.

 

C'est ainsi que je me suis expatrié pour la première fois.

J'ai donc fait "avion la route" ainsi que je l'ai appris plus tard en Côte d'Ivoire quand j'ai découvert les mutations amusantes et très vivifiantes que la langue française subit en Afrique de l'ouest. Je vous en donnerai d'autres exemples par la suite. Si j'étais parti à pieds, j'aurais pris mon pied la route, mon vieux. Mais c'était assez loin, je ne savais même pas que ça existait et où c'était. J'avais peut-être séché quelques cours de géographie? Ou bien ce n'était pas dans les programmes? Peu importe. Et puis le billet d'avion était payé avec en plus une tonne de bagages par bateau.

Quoi qu'il en soit, je démissionne de Paris-Graphic, le Directeur, un gars très sympa me convoque pour me proposer une augmentation substantielle si je reste. Je lui ai répondu qu'il fallait y penser avant s'il tenait tant à moi. Je lui parle de l'appel du large, tout ça... mais il ne comprend pas, il est triste et s'inquiète pour mon avenir. Moi, pas.

 

…...................................Pour connaître la suite des aventures de Gérard, rendez-vous dans notre prochain épisode intitulé: « Le chant du bulbul » ….................................

J
Bravo Gérard !Le ton de tes "mémoires" et ta verve me plaisent bien. Celà fait chaud au coeur de voir que comme beaucoup d'entre-nous tu as connu pas mal de galères et que le "long fleuve tranquille" de la vie ne coule pas toujours en ligne droite. J'espère que comme moi, tu mène aujourd'hui une vie heureuse et sereine. Cependant, il m'arrive parfois de penser que si je pouvais effacer les années passées et gouter encore quelques bombons à la moutarde . . .
Répondre