Le Maroc en 1970, par Rosine Mazin
En 1969 j’ai été embauchée par les Studios du Souissi au Maroc, première expatriation et premier coup de cœur pour ce pays envoûtant et premier vrai travail de reporter.
Je devais réaliser des reportages pour alimenter la photothèque. Les tirages géants servaient à décorer les stands de l’ »Office Chérifien d’exportation » dans les foires internationales, très beau poste d’observation mais j’avais tout à découvrir au Maroc .
J’ai arpenté le pays sur et en dehors des routes touristiques.
Avec mon compagnon embauché un peu plus tard, et sa précieuse 2CV tous les prétextes étaient bons pour prendre la route.
Je travaillais en Dias 24x36 et aussi en 6x6 avec le matériel du studio .
Au bout de 2 ou 3 ans quand nous sommes rentrés en France nous avions accumulés beaucoup d’archives et de souvenirs.
Très vite une agence photo à pris en dépôt nos photos diapositives et faute de labo et d’argent nous avons mis de coté les négatifs N&B rangés dans une belle boîte, à l’abris de la poussière,tellement bien rangés que je les aie complètement oubliés. Miraculeusement cette boîte m’a suivie pendant tous mes déménagements sans que je ne m’y intéresse vraiment.
Grâce à mes archives sur le Maroc j’avais acquis un statut de photographe pro. et j’ai travaillé pour l’édition et la presse comme « grand reporter » pour le Figaro Magazine entre autres. Par la suite j’ai eu plusieurs fois l’occasion de retourner au Maroc avec toujours autant de passion.
Au cours de mes reportages j’ai accumulé énormément de photos et j’avais tendance à sélectionner rapidement le premier choix pour le client mais surtout à conserver tout le reste.
Aujourd’hui j’étouffe sous les piles de planches de dias et je commence à trier et à jeter, gros travail un peu nostalgique.
Et puis sur notre blog dernièrement je lis l’article d’Alain Escaudemaison sur la Maison de la photo à Marrakech. Une petite lumière s’allume au fond de ma mémoire et je repense à ma vieille boîte ou dorment des négatifs depuis cinquante ans, je ne sais plus du tout ce qu’elle contient, je ne l’ai jamais plus ouverte et je ne suis pas équipée pour traiter le noir et blanc surtout en 6x6. Je me souviens vaguement d’instants de vie mais pas de photos précises, des villages, des fantasias ,des marchés dans la campagne et des rencontres avec des gens.
Banco, ça tombe bien c’est un peu l’heure des bilans. Pour trier enfin le contenu de cette boîte, j’achète un bon scanner à plat et je numérise ces vieux clichés, qui ont très bien vieillis, pas de poussières et de rayures. Je suis surprise par la qualité mais perplexe car des souvenirs ne reviennent pas sur toutes les images, peut-être celle de mon compagnon de reportage ?
Mais quelle richesse de témoignage sur la façon dont on vivait au Maroc en 1970. J’ai rédigé quelques légendes quand les lieux sont caractéristiques mais mes souvenirs sont très loin, c’était quand même il y a cinquante ans !
Je vous présente un petit choix sur les 600 négatifs scannés.
Pour finir il me reste maintenant à prendre contact avec la maison de la photo à Marrakech pour leur proposer ces archives marocaines oubliées pour qu’elles vivent enfin.
Photos Rosine Mazin – Christian Sappa – Studios du Souissi
Merci Alain
El Jadida Fantasia au moussem de Moulay Abdalah
Moussem d'Imilchil dans le Haut Atlas- marché aux bestiaux
Moussem d'Imilchil dans le Haut Atlas- marché des fiancés
Place Jemaa El-Fna à Marrakech - Danseurs Gnaouas
Place Jemaa El-Fna à Marrakech - charmeur de serpents
Fes El Bali - école coranique
Fes - Manufacture de tapis
Marrakech- Artisan ferronnier
Marrakech - Les souks
Chaouen dans les montagnes du Rif : le marché et les rues
Puit - L'eau est tirée grâce à un dromadaire , un âne ou avec un seau
Les paysans viennent se servir en eau à un forage
Labours avec des boeufs
Souks dans la campagne Vendeurs de légumes
Paysans se rendant au marché
Souks - Le boucher
Souks - Vendeur de brochettes
© Rosine MAZIN /les Studios du Souissi- 1970
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...et pour mémoire, le premier article de Rosine publié en 2010