Des moments partagés avec Pierre
Eté 1961
Avec les mêmes initiales PP, je trouve comme voisin Pierre Poppé à la maison des examens pour passer le concours à l’école de Vaugirard. Nous avons également étés élèves au même lycée de St Maur , mais sans le savoir.
Il a été brillamment reçu, moi non, il me faudra aller au cours du soir dans la Glacière avec quelques futurs camarades qui se rappellent encore de ces moments.
Septembre 1962
Ecole Vaugirard : Une petite quarantaine de reçus au concours commencent la première année. Dès le second jour, les élèves de 2eme années nous soumettent au dernier Bizutage de Vaugirard, et Pierre très actif est l’un des « bourreaux »
Eté 1963
Après son stage d'été Geneviève, craque pour le beau Pierre, et ne reviendra pas faire sa deuxième année avec nous, préférant se marier.
Septembre 1966
Je suis embauché comme assistant au studio Cliché Color à St Maurice, je prends la place laissée par Jacques Bruel. Dans la commune voisine à Charenton, le plus important magasin de photo est le studio MIROUX. Ce magasin est polyvalent : une vitrine pour les téléviseurs et autres transistors, une autre pour le matériel photo, les caméras et les portraits. Le propriétaire et son épouse ne sont que des vendeurs, un photographe professionnel réalise: portraits, communions, mariages, il développe et tire le Noir et Blanc, ce photographe c’est Pierre Poppé, il est également vendeur à la boutique lors des nombreuses absences de ses patrons.
( hélas je n'ai pas de photos de cette période ...)
Je n’avais pas eu de réels échanges avec Pierre durant l’école. Il faisait partie de la bande des « déconneurs » avec Edouard Legros, Petit de Mirebeck et d’autres dont j’ai oublié les noms.
Mai 1968
Lassé par la réalisation de photos de catalogue, par les natures mortes de jouets, de vins et de chocolats, clientèle principale du studio Cliché Color. J'opte pour le statut d'artisan-reporter-photographe.
Par chance dès octobre, la FNAC devient mon premier client grâce à mon ami graphiste Michel Rohmer qui vient de dessiner le logo de la FNAC.
Pierre devient mon laboratoire N/B de développement et de tirages, et le Studio Miroux accepte de me faire une location mensuelle forfaitaire très raisonnable pour mes prises de vues de studio.
Je retrouve donc Pierre, ses deux apprentis Serge et Jean-Marc, et un autre photographe de portraits Georges Linois, tous les jours dans un espace assez réduit, cette promiscuité développe notre complicité.
Pierre propose des identités retouchées, et je suis très admiratif de le voir faire des retouches au crayon sur le négatif 6x6 avec la méthode des vermicelles enseignée par Pitou.
De temps en temps Emerick son fils, de passage au magasin, découvre le labo du premier étage, le grand bac de lavage des tirages qu'il est chargé de remuer,et il aide à placer sur la toile de la glaceuse rotative Priox les tirages à sécher, avant massicotage et repique au pinceau.
Ecole de Vaugirard , vers 1960
1978
Mon affaire se développe, j’engage mon premier stagiaire BTS Louis Lumière, Philippe Stroppa comme salarié. Le studio Miroux devient trop petit, mon ancien patron Jean Beda accepte de me louer le premier étage de son studio à St Maurice.
Pierre continue à tirer les N /B pour mes clients et à me faire cadeau de centaines de 9x13, tirages perso de mes enfants, et Pierre et Geneviève me servent parfois de figurants.
1986
Pierre quitte le studio Miroux et part s’installer avec sa famille à Nantes ou il reprend un magasin, puis il loue un autre local pour en faire son studio pour les photos d’objets.
Il cesse son activité vers 2002, pour s’installer définitivement dans sa résidence secondaire de Noirmoutier.
Geneviève est la marraine de Sébastien mon fils ainé, nous restons très liés, et à chacun de nos passages pendant les vacances de Pâques en nous rendant à Port Bourgenay ou à Port Crouesty nous faisons un passage à l’Epine.
Octobre 2009
Pierre et Geneviève organisent les premières rencontres des anciens de la promo 62-64. Très grand succès pour nos premières retrouvailles.
Avril 2014
Une belle escale à Bois Vallée, chez Minouche et Jean Pierre avec Geneviève et Pierre.
A l’Epine, Pierre a participé à plusieurs activités associatives. En dehors de la pêche et du club de tir au pistolet, il participait a de nombreuses expositions ou il présentait ses dernières aquarelles.
Pierre a été sans doute un des derniers photographes mixtes, capable de vendre un Instamatic ou un reflex et comme photographe généraliste de s’adapter à toutes les demandes de prises de vues de clients amateurs, de petites entreprises, de développer, tirer et retoucher à la main ses photographies.
Il est toujours resté fidèle la photographie basée sur l’argentique, à son Hasselblad, sa Sinar, ses Balcar, en ignorant, avec son tempérament de Breton, l’évolution de la profession de photographe vers le numérique, Photoshop et l’invasion dans la vie quotidienne de l’ordinateur et des messageries.
Philippe Pons
Nous te t'oublierons pas.
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